Besoin de savoir comment créer un prévisionnel pour préparer l’ouverture de ta micro-entreprise ? Tu n’es pas forcément à l’aise avec les notions financières, comptables, et tu n’as pas d’idée de structure que ton prévisionnel doit respecter ? Tu n’as jamais eu l’occasion d’utiliser Excel ou Google Sheets, et tu as peur que ce soit trop compliqué pour toi ?
Dans cet article, on t’explique comment créer un prévisionnel qui soit bien structuré, sans passer par un comptable et sans se prendre la tête, en seulement 4 étapes clés.
Pourquoi créer ton prévisionnel toi-même ?
Prévisionnel sur Excel/Sheets ou sur une application pré-paramétrée ?
Il existe un nombre d’applications et de logiciels qui te permettre de créer un prévisionnel en ligne facilement. Qui plus est, certaines d’entre elles te permettront même de faire les estimations nécessaires et que tu ignores (prix de vente moyen, coût des assurances, etc…).
Mais quand on décide de créer son entreprise, cela va de paire avec une vision financière (eh oui, c’est le nerf de la guerre). Si tu ne sais pas d’où sortent tes tarifs, où va ton argent et quels sont tes objectifs réels, alors ton entreprise va vite battre de l’aile.
Plus d’infos sur le support à choisir pour créer ton prévisionnel financier.
Comprendre et piloter le développement de ton entreprise
Faire ton prévisionnel par toi-même, c’est avant tout reprendre la main sur ton activité. On arrête le refus d’obstacle, et on arrête de subir les chiffres : tu les comprends, tu les fais parler, tu les analyses.
Et surtout, tu restes maître de tes décisions stratégiques. Même si tu n’as « que » une micro-entreprise, il est essentiel que tu sois LE pilote de ton entreprise. Et ce qu’on n’ignore souvent, c’est que le prévisionnel va également te permettre de travailler ton rythme de travail, ton niveau de revenu ou tes priorités de vie personnelle.
C’est une manière concrète de relier stratégie et sérénité dans ton quotidien. C’est pour ça qu’on t’explique comment créer un prévisionnel pour ta micro-entreprise, en 4 étapes simples.
Les 4 étapes simples pour construire ton prévisionnel
Pour comprendre comment créer un prévisionnel, pas besoin d’être expert-comptable. Ce n’est qu’un enchaînement de plus et de moins, pour arriver à un résultat : ce résultat doit correspondre à tes objectifs professionnels, mais aussi personnels.
Un bon prévisionnel repose sur quatre bases simples : savoir où tu veux aller, identifier d’où viendront tes revenus, connaître tes dépenses, et équilibrer tout ça avec ton temps et ton énergie.
Chaque étape te permettra de prendre des décisions alignées avec ta réalité d’entrepreneur.e, mais aussi tes objectifs personnels et ton rythme de travail.
1. Définir tes objectifs et ton rythme de travail
Quoi, on ne parle pas d’argent pour démarrer ? Eh non, chez Vinna Tima on estime qu’avant tout, il va falloir parler de temps. L’argent, le nombre de clients, les dépenses… tout ça c’est presque illimité ! Sauf… qu’il te faut le temps pour t’en occuper, réaliser tes prestations de service, et aussi gérer ton entreprise.
Alors avant même de parler de chiffre d’affaires, on va parler de temps :
Quel temps as-tu réellement de disponible chaque semaine pour ton entreprise ?
Si tu te lances avec une activité secondaire, tu as peut-être un temps plein ou un temps partiel salarié cumulé avec l’entrepreneuriat ? Dans ce cas là, est-ce que tu as 10H, ou 15H par semaine vraiment disponible ?
Ne négliges pas ta vie personnelle, ce qui te ressource et te fais du bien. Hors de question de faire une croix sur une vraie nuit de sommeil, ou sur un week-end important en famille ? Alors estime ton temps disponible par rapport à ta réalité.
Combien de temps te prend chaque prestation que tu proposes ?
As-tu la possibilité d’automatiser une partie de ton activité ? Spoiler alert : avant d’automatiser, il faudra le faire à la mano, pour avoir un process bien rodé. Est-ce que tes services impliquent un temps de déplacement, ou un temps de préparation ?
Il est essentiel de prendre en compte ce facteur temps le plus précisément possible, car au final, on a tous que 24H dans une journée !
Quels sont tes objectifs personnels de revenus, de niveau de vie ?
Oui on va parler d’argent, mais on parle aussi de confort et de qualité de vie. Est-ce que tu sais de combien tu as besoin pour vivre ? Genre vivre correctement et subvenir à tes besoins, tes passions, tes passe-temps ? Et donc, de quel revenu as-tu besoin pour vivre de ton activité en micro-entreprise ?
Ca va, ce point est clair ? On va pouvoir passer à tes sources de revenus maintenant, c’est à dire « le chiffre d’affaires ».
2. Identifier tes sources de revenus
Pour définir ton chiffre d’affaires, tu vas devoir lister toutes tes offres :
Pour chacune d’entre elles, défini
- le nom,
- le prix,
- la fréquence de vente,
- le temps qu’elle te prend (c’est ce qu’on a vu juste avant, concentre toi).
A partir de là, tu vas pouvoir calculer un chiffre d’affaires prévisionnel, sur 12 mois : chaque mois, tu as un revenu, de l’argent qui rentre en trésorerie, en fonction du nombre de client sur chaque offre.
Analyse le résultat : combien de clients tu dois acquérir pour atteindre ce chiffre d’affaires prévisionnel ? Combien de prestations tu dois vendre ? Est-ce que ça te parait atteignable et réaliste ?
Une fois que tu as fait ce point, établi aussi si tu as des charges liées à chaque prestation, et vérifie deux points :
- Quel est ton taux horaire ? Le calcul c’est : (tarif – charges) / temps
- Est-ce que tu es rentable sur toutes tes prestations (c’est à dire un taux horaire positif) ?
Si la réponse est non, recommence ! Tu ne peux pas créer une micro-entreprise sans viser la rentabilité !
3. Lister tes dépenses fixes et variables
On a commencé à mettre le nez dedans à la partie précédente, mais évidemment, pas de prévisionnel sans charges. Pour faire un prévisionnel clair, on va distinguer 2 types de charges :
- Les charges opérationnelles ou de fonctionnement
- Les charges sociales et fiscales
Les charges opérationnelles
Celles-là aussi on peut les diviser en deux, mais dans ton prévisionnel, elles apparaitront ensemble. On va avoir les charges variables, qui dépendent du nombre de clients et de chiffre d’affaires que tu génères, et les charges fixes, qui sont toujours là, chiffre d’affaires ou pas !
Un exemple de charge opérationnelle variable : les commissions sur les plateformes de vente en ligne !
Chez Stripe par exemple, ils vont prendre un pourcentage de la vente + une commission fixe par vente. Ce qui veut dire que si tu vend zéro en janvier, tu auras zéro euros de commission. Mais si tu vends 200€, tu auras environ 2€ de commission.
C’est peu, mais ça peut gonfler le montant de tes charges, et c’est pour ça qu’elles doivent être calculées en même temps que ton chiffre d’affaires. Ca te permettra de garder un taux horaire rentable.
Pour les charges opérationnelles fixes, c’est moins compliqué : elles sont toujours là !
Que tu fasses du chiffre d’affaires ou pas, ton banquier ou ton assureur s’en fichent pas mal. Chaque mois, ils seront là pour te prendre un petit bout de ta trésorerie. Tu peux aussi avoir les frais liés à ton site internet, ou un abonnement dont tu as besoin pour travailler (comme Canva, Trello, Notion, etc…)
Les charges sociales et fiscales
Ces charges là, c’est celles que les jeunes entrepreneurs redoutent, et celles que les entrepreneurs expérimentés acceptent : en micro-entreprise, qui dit charge sociale, dit chiffre d’affaires !
C’est donc plutôt une bonne nouvelle de payer des charges sociales, même si ça ne fait jamais plaisir.
En micro-entreprise c’est assez simple : les charges sociales c’est la déclaration mensuelle ou trimestrielle qui te permet de les calculer. En gros, selon ton statut fiscal, ça tourne autour de 20% de ton chiffre d’affaires.
Pour les charges fiscales, il n’y en a qu’une, c’est la CFE, qui tombe une fois par an à partir de la 2ème année d’activité. Ca fonctionne par pallier et c’est assez difficile à évaluer, mais si tu veux te pencher là dessus, rendez-vous sur ce site.
On te conseille de prévoir une « provision » pour la CFE : comme l’impôt est payé en décalé, ça te permettra d’avoir une réserve pour la payer 2 ans plus tard.
4. Évaluer ton équilibre temps / argent / énergie
Une fois que tu as estimé toutes ces informations, il te faudra les mettre dans le prévisionnel que tu auras créé toi-même. Vérifie que ton solde de trésorerie est positif (et qui plus es, que tu dépasses un peu, pour faire face aux imprévus).
Si ton solde de trésorerie est positif : vérifie ton équilibre temps / argent
L’entrepreneuriat c’est un marathon, et pas un sprint. Alors ton business model doit être soutenable à long terme. Si tu gagnes bien ta vie mais au prix de 70 heures pas semaine et aucune vacances… Ca ne sera pas soutenable !
Si ton solde de trésorerie est négatif : active les leviers de ton prévisionnel
Trouve plus d’argent, grâce à plus de clients (si c’est possible) ou des tarifs plus élevés (ben oui, tu as le droit de te rémunérer au prix le plus juste !).
Réduit tes charges opérationnelles si c’est possible : Existe-t-il une version gratuite de ce logiciel qui te coûte 180€ par an ? Peux-tu transformer un déplacement chez un client, en un rendez-vous téléphonique ?
Revois ta rémunération : peut-être que la première année, il est plus raisonnable de tabler sur un revenu de 1500€ par mois, et pas 2000€ ? Le temps de te faire un nom et ta clientèle ?
Les erreurs à éviter quand tu fais ton prévisionnel toi-même
Les erreurs les plus fréquentes quand on crée son prévisionnel soi-même ?
Erreur 1 : Être trop optimiste sur les ventes
N’oublie pas que tu vas d’abord devoir te faire un nom. Et que ces 30 clients par mois que tu as prévu de trouver, il va falloir aller les chercher.
Erreur 2 : Oublier des charges dans ton prévisionnel
Autant compter plus large, pour pouvoir te permettre de payer l’adhésion à un réseau, ou la participation à un événement.
Erreur 3 : Ne pas tenir compte des périodes creuses dans ta micro-entreprise
Dans toute activité, on sait qu’il y a toujours au moins un mois pourri. Avec aucun chiffre d’affaires. Alors autant le prendre en considération quand on fait son prévisionnel soi-même.
Et on part du principe que tu ne dois pas devenir ton pire patron. Oui tu vas partir en vacances. Et tu vas avoir besoin de moments pour travailler sur ta stratégie de développement, pas pour tes clients.
L’idée, c’est de viser le réalisme avant tout, pas la perfection. Ton prévisionnel doit rester un outil vivant, et doit te permettre de piloter ton entreprise toi-même sereinement.
L’outil qui te simplifie la vie : un modèle de prévisionnel clé en main
Si tu veux te concentrer sur le sens plutôt que sur les formules, on a créé un outil complet en 9 étapes sur Google Sheets. Les formules sont là, paramétrées, et tu n’as plus qu’à rentrer tes données. Tout se calcule automatiquement, et grâce au workbook qui est fourni, on te donne des astuces pour analyser et piloter tes résultats.
Plus qu’un prévisionnel, c’est aussi un véritable tableau de bord qu’on a créé, pour développer ton entreprise avec clarté et sérénité, et suivre ta progression.
